En Avent les Gilets jaunes et terrorisme !
Nous y voilà enfin ! C'est Noël ! Un temps de répis et de paix bienvenue, surtout après un temps de l'Avent quelque peu terni par le climat social et politique en France, cette année.
En effet, suite à l'annonce de mesures économiques du gouvernement (augmentation de taxes, suppression de l'impôt sur la fortune), plusieurs citoyens français se sont mobilisés pour manifester contre celles-ci et exprimer un ras-le-bol: ce sont les gilets jaunes.
Aussi, le 11 décembre dernier, nous avons subi une attaque terroriste en plein cœur de Strasbourg, dite capitale européenne de Noël. Bilan : 5 morts et 11 blessés. Je me sens d'autant plus concernée que je visitais le marché de Noël, à peine trois jours plus tôt. De plus, mon frère (qui vit là-bas) se trouvait non loin du lieu des faits, le soir-même.
Tous ces évènements n'ont pas forcément aidé à accueillir et vivre ce temps de l' Avent dans la joie et l'espérance... Ou peut-être que si ? Qu'est-ce que ces faits d'actualité viennent nous dire en ce temps de fêtes ?
Ton peuple croule sous le poids de l'injustice
La crise sociale et politique actuelle de notre société me fait profondément réfléchir sur le sens du temps de l'Avent et de Noël. L' Avent est un temps d'attente, un temps de grâce et de joie où l'on se tourne vers le Seigneur "d'où nous viendra le secours" (cf. Ps 121)
Comme aujourd'hui, le peuple hébreu était en attente d'un bouleversement radical : une délivrance. Il espérait la délivrance de la domination romaine (politique), la délivrance des charges financières qui pesaient et accablaient les pauvres ( taxes, impôts romains), la délivrance du poids des autorités religieuses qui épient et condamnent pour la moindre faute.
Comme aujourd'hui, ce peuple voulait la justice et la paix. Finalement, il y a 2 000 ans, les besoins et souffrances de notre monde n'étaient pas si différents...
C'est précisément au milieu de ce chaos, au cœur de nos souffrances que le Seigneur est venu nous rejoindre et vient encore aujourd'hui.
Voici l'Emmanuel !
Dieu vient là où on ne l'attend pas. Il se dépouille de Sa gloire pour se faire pauvre parmi les pauvres.
Il a épousé la condition humaine en naissant d'une femme: c'est le Verbe [qui s'est ] fait chair, Dieu [est ] parmi nous!
Il y a 2 000 ans, Il n'était pas venu pour des bouleversements politiques mais pour bouleverser nos cœurs. Aujourd'hui, Il vient à nouveau pour bouleverser nos cœurs.
L'Emmanuel, ce n'est pas plus d'argent ni plus de sécurité mais c'est tout simplement plus d'amour, de justice et de paix. C'est reconnaître sa pauvreté devant Dieu et devant les autres. C'est accepter de se laisser surprendre par l'inattendu de Dieu.
Pour être honnête, je n'ai pas vraiment vécu ce temps de l'Avent dans une joie particulière. Obnubilée par mon quotidien et les derniers événements plus que perturbateurs, je n'ai pas pris le temps pour goûter réellement à la présence de Dieu qui se fait proche.
Au contraire, j'ai plutôt eu la soif d'un Dieu Sauveur cette année. Cette morosité ambiante qui vous fait espérer de jours meilleurs et une véritable délivrance, je l'ai bel et bien ressentie. Peut-être était-ce aussi ce que ressentait le peuple hébreu et les romains de l'époque, il y a 2 000 ans ?
"Vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche. " Lc 2,12
Il fallait avoir l'œil et le cœur bien ouverts pour reconnaître le Sauveur couché dans une mangeoire. Aujourd'hui, rien n'a changé. Dieu vient à nous, discrètement, empli d'amour pour nous. Il se manifeste dans l'extraordinaire de notre ordinaire.
L'extraordinaire de notre ordinaire, qu'est-ce ? C'est la naissance d'un bébé parmi les pauvres de ce monde. C'est une naissance parmi tant d'autres qui a changé et change encore le cours de l'histoire de nombreuses vies !
En allant participer à la traditionnelle messe de minuit, le Seigneur m'a rappelé que Noël est bien le temps de l'espérance et de 'émerveillement. C'est effectivement un temps où on réapprend à s'émerveiller devant les petites choses et les "petits" miracles de la vie. C'est pour cela que c'est un temps si cher aux enfants, petits et grands. L'émerveillement des petits enfants devant les cadeaux "matériaux" doit nous conduire ou reconduire à l'émerveillement devant nos propres cadeaux matériaux ou immatériaux que l'on prend bien souvent pour acquis. Par exemple, le fait d'avoir un toit, de quoi manger chaque jour, un travail mais aussi une famille et des amis à nos côtés constituent une richesse inestimable à bien des égards. Combien sont-ils, ceux pour qui ce temps de fêtes est synonyme de solitude et tristesse ?
C'est pourquoi, nous sommes particulièrement invités à donner et faire preuve de générosité en cette période de l'année. "Un sourire ne coûte rien", répète-t-on souvent. Pourtant, nous sommes si peu à offrir ce simple cadeaux aux itinérants que nous croisons dans la rue. En effet, à travers ces petits gestes, ces cadeaux que nous offrons, nous honorons les personnes à qui nous donnons, tout comme les rois mages l'ont fait envers Jésus.
Finalement, le plus important reste l'amour. Quel plus beau cadeau que celui de faire don de soi, de sa personne, à ceux qu'on aime pareillement à ce qu'à fait le Christ pour nous ?
Aujourd'hui, réjouissons-nous car un Sauveur nous est né !
Joyeux Noël!
