La « Decima » de « Rafa » : une histoire de foi et discipline
Quel est le lien entre ma foi et le 10ème trophée Roland Garros de Rafael Nadal ? A priori, il n’y en a pas. Alors que le tournoi de Wimbledon débute à peine, j’aimerais partager avec vous une de mes dernières réflexions "sport et foi".
Il y a quelques semaines, j’ai regardé la finale du Roland Garros entre le très célèbre Rafael Nadal et Stanislas Wawrinka : quelle victoire de Nadal ! Encore une fois, il a gagné mon respect et il est pour moi l’un des plus grands joueurs de tennis de notre temps.
Le tennis et moi :
Tout d’abord, je dois vous avouer quelque chose : je n’ai pas toujours été une grande fan de tennis. En fait, je détestais plutôt ça quand j’étais petite. Je n’arrivais pas à comprendre les règles du jeu et donc encore moins le plaisir que l’on pouvait avoir à regarder deux hommes (ou femmes) souffrir en se passant la balle sous un soleil de plomb. -.- Aucun intérêt. Donc à chaque fois que je tombais sur un match de Roland Garros à la télévision, je zappais sans aucun état d’âme.
Néanmoins, il y a quelques années, une amie m’a proposé de devenir bénévole à la Coupe Rogers de Montréal. Et c’est à partir de là que ma vision du tennis a complètement changé ; mais c’est une autre histoire que je ne vous raconterai pas ici. Grâce à ce tournoi, j’ai rencontré des gens formidables passionnés par ce sport, des joueurs humbles, très accessibles et drôles et j’ai aussi découvert la beauté et le pouvoir que le tennis a de rassembler hommes, femmes et enfants d’univers sociaux différents. Depuis ce premier tournoi, j’apprécie regarder le tennis et supporter mes joueurs préférés le temps d’un match ou d’un tournoi quand j’ai le temps.
Du coup, lorsque j’ai vu Rafael Nadal gagner son dixième trophée Roland Garros –en connaissant un peu l’histoire de sa carrière et les dernières difficultés qu’il a traversées récemment – des paroles de Saint Paul aux corinthiens me sont venues en tête ; et j’ai soudainement vu en lui une inspiration pour mon propre cheminement de foi.
Rafael Nadal : l’histoire derrière la légende
L’histoire derrière chaque victoire et trophée de Rafael Nadal est un mélange de grâce (talent) et discipline comme beaucoup de saints de notre Eglise. Il a en effet commencé à jouer dès l’âge de trois ans et s’entraîne dur depuis. Il est aujourd’hui devenu le grand joueur de tennis que nous connaissons tous.
LA GRÂCE
Rafael Nadal a reçu des dons comme chacun d’entre nous. En effet, nous avons tous des dons qui font de nous des êtres uniques et qui sont faits pour être utilisés et partagés pour un même unique but : la gloire de Dieu. Cela peut être dans le sport, la musique, les TI, la santé, la mode, etc ; en faisant usage de nos dons dans l’amour, nous servons notre prochain pour Sa plus grande gloire. « Nous avons des dons différents à utiliser selon ce que Dieu a accordé gratuitement à chacun. […] L’amour doit être sincère. » Rm 12,6.9
Et qu’en est-il de la foi ? La foi en Jésus-Christ est aussi un don que nous avons reçu et devons partager. En effet, les dernières paroles de Jésus avant de quitter la Terre, après Sa résurrection, furent : « Allez, de toutes les nations faites des disciples » Mt 28,19. L’évangile de Jésus-Christ est la plus belle nouvelle de ma vie, bien sûr que j’ai envie de la partager ! Elle m’apporte tellement de joie ! Cependant, je ne sais pas pour vous mais la vie chrétienne n’est pas facile tous les jours. Je dois combattre tous les jours orgueil, paresse et d’autres épreuves de la vie pour ne citer que celles-ci. Il y a des jours où il peut être si facile de se lever et prier avec l’évangile du jour et il y a d’autres jours où c’est à peine si je prends deux minutes pour méditer avec la Parole de Dieu. Je ne compte même pas le nombre de fois où je n’ai pas su aimer. C’est pour cela que, comme le suggère Saint Paul aux corinthiens, j’ai tellement besoin de me discipliner !
DISCIPLINE
Ce qui m’a toujours fasciné chez Nadal est l’énergie qu’il met sur le court. Je n’ai jamais vu quelqu’un se donner autant sur un terrain. Même après plus d’une heure et demi de jeu, il est capable de vous lancer des bombes impossibles à arrêter ! C’est comme s’il est prêt à mourir sur le terrain : rien ne compte plus que la victoire. Si vous ne le connaissez pas, voici une courte vidéo pour illustrer :
En tant que chrétiens, nous sommes encouragés à nous donner entièrement afin de rester fidèles à l’évangile, comme nous le rappellent les mots de Saint Paul : « Vous savez sûrement que les coureurs dans le stade courent tous, mais qu’un seul remporte le prix. Courez donc de manière à remporter le prix. » 1 Co 9,24 . C’est une invitation à vivre notre vie de foi à 100%. Comme le bienheureux Pier Giorgio Frassati dirait : « Vivre sans la foi, sans un héritage à défendre, sans se battre constamment pour la vérité n’est pas vivre mais « vivoter » ; et nous ne devrions jamais « vivoter » ».
LA RESURRECTION
Depuis 2014, celui qu’on appelle « Rafa » a commencé à avoir de sérieux soucis de blessures, notamment au poignet. Celles-ci lui ont causé une chute dans le classement ATP, le faisant même sortir du top 8 à un moment donné. Malgré cela, il ne s’est jamais découragé. Alors que les commentateurs sportifs commençaient déjà à y voir les signes d’une fin de carrière proche, Rafael Nadal, lui, préparait durement son retour. Et quel retour ! Une vraie résurrection !
Dernièrement, je vis une période assez difficile. Donc, voir Rafael Nadal tenant fièrement sont dixième titre de Roland Garros, avec ces doigts pleins de pansements, m’a donné envie de suivre son exemple et ne pas abandonner malgré l’épreuve que je traverse. Exit le laisser-aller, la peur ou le découragement ! Je suis chrétienne, enfant de Dieu et je remercie Dieu le Père, le Fils – Jésus- et l’Esprit Saint parce que je suis faite pour la VIE, l’AMOUR.
« Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère. Ils le font pour gagner une couronne qui se fane vite ; mais nous, nous le faisons pour une couronne qui ne se fanera jamais. C’est pourquoi je cours les yeux fixés sur le but ; c’est pourquoi je suis semblable au boxeur qui ne frappe pas au hasard. » 1 Co 9,25-26
Et vous ? Qui vous a inspiré récemment ?