Enfin le carême!
Je suis peut-être anormale mais c’est mon temps liturgique préféré après Pâques ! Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est le temps où je ne me contente pas seulement de recevoir grâces sur grâces et la miséricorde de Dieu mais c’est un temps où je peux essayer aussi de donner davantage autour de moi, m’engager concrètement dans des activités caritatives, dire un plus grand « oui » au Seigneur. J’ai fait des bons spirituels énormes durant mes temps de Carême. L’Eglise nous invite particulièrement à nous rappeler que nous sommes « poussières » (Gn 3,19), que notre vie vient de Dieu et que nous sommes faits pour l’Amour, le vrai. Pour moi, c’est le temps du cœur à cœur, dans le désert, avec le Seigneur. Il m’interpelle, me bouscule, me challenge.
Le carême, c’est donc aussi le temps du dépouillement et de la pénitence. Non pas une pénitence où l’on se morfond sur soi-même et ses péchés, non ! Il est fini ce temps ! Nous sommes sauvés ! Mais un temps où nous retournons à l’essentiel, où nous embrassons et acceptons nos croix et nos souffrances et communions plus consciemment avec ceux qui souffrent autour de nous et dans le monde. C’est un temps de guérison intérieure, un temps pour se rapprocher de Dieu, méditer davantage avec la Parole sur nos misères et pauvretés pour mieux se laisser toucher par Sa Miséricorde et se préparer à la grande célébration de Pâques, la mort et la résurrection du Christ, l’essentiel de notre foi !
Si vous êtes comme moi, les quelques jours avant le Carême sont un vrai casse-tête. Je suis souvent tentée de faire des listes kilométriques d’engagements et résolutions qui au final finissent par m’éloigner du vrai sens du temps du Carême : apprendre à s’abandonner davantage à la Miséricorde de Dieu en vivant simplement.
Je me pose alors généralement 3 questions :
1. De quoi vais-je jeûner cette année ?
2. Quelles sont les engagements concrets que je vais prendre pour approfondir ma foi et ma relation avec Dieu ?
3. Qu’est-ce qui m’enchaîne ? Aurais-je des addictions qui m’empêchent de laisser plus de place à Dieu dans ma vie ?
En effet, de nos jours, le jeûne pour nous ne peut plus se faire seulement au niveau physique mais il doit aussi se faire au niveau spirituel : TV, réseaux sociaux, mp3, etc … Combien sommes-nous d’ « addicts » ? Donner, aujourd’hui tout le monde sait faire pour « se donner bonne conscience », mais jeûner et se priver un peu (pour une autre raison que son poids ou sa santé physique) ?! C’est une autre affaire…
Bref ! C’est le temps du ménage spirituel !
Le temps de jeûne est réellement un temps de délivrance et bénédictions. Puissions-nous tous le vivre avec une grande ferveur, guidés par l’Esprit Saint.
« Mais quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là, dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » Mt 6, 17-18
Bon Carême à tous !
